Socotra : A la recherche du Phoenix

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Bonsoir Guillaume, le phoenix (et phénix) s'écrit de deux manières différentes
Je suis venu pour travailler sur le genre Phoenix à Socotra, d'où le titre : A la recherche du Phoenix. (la réponse à ce jeu de mots plus qu'une énigme arrivera bientôt !).

Nous sommes toujours sur le plateau au nord-est de l'île, et voilà quelques plantes de Socotra non succulentes, qui font partie du paysage à Hamaderoh.
Respectivement : une Nyctaginaceae, une Fabaceae et une Scrophulariaceae... Mais c'est aussi à cet endroit que l'on rencontre une très rare succulente géophyte...

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Il s'agit de Dostenia socotrana. Si nous connaissons mieux Dorstenia gigas, que nous retrouverons plus avant, celle-ci est presque inconnue des amateurs.
De plus elle pourrait faire penser de prime abord à un Begonia, dont il existe justement une espèce à Socotra ; Begonia socotrana. Elle vit dans des fissures ou des cavités de rochers, les parties aériennes, feuilles et inflorescences disparaissent en période de sécheresse, il est donc difficile de l'apercevoir.

Pour les papillons, le temps de la reproduction est venu...

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Voilà le Begonia socotrana (photo prêtée par pavel hanacek pour mon livre sur les succulentes de Socotra, mes photos n'étant pas de très bonne qualité, étant arrivé après la floraison)

...La faune est intéressante, comme le Rufipenne de Blyth (Onychognathus blythii), et les nombreux lézards endémiques que l’on trouve un peu partout, tous endémiques comm Hakaria simonyi...

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Il existe plusieurs espèces de Pristurus, dont en voici quelques représentants, certains rares, d'autres communs et visibles partout comme Pristurus socotrana...

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Une petite excursion dans les montagnes avoisinantes permet de découvrir Boswellia nana, collé au rocher. En période de sécheresse, comme il perd ses feuilles, il est totalement mimétique, invisible au yeux (et à l'appétit !) des chèvres !

Paysage paisible que celui d’Hamaderoh, où broutent les ânes de Nubie parmi les adeniums...

Mais il nous faut rentrer pour une nouvelle destination le lendemain, et de nouvelles découvertes...

à suivre... (mais vous aviez compris !)

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Nous prenons maintenant la direction de l’Ouest et après avoir passé la route de l’aéroport, nous continuons vers un petit village de pêcheurs et longeons la côte nord puis vers l'ouest pour découvrir des plantes halophytes qui montrent un certain degré de succulence...

Dans l'un de ces petits villages, je suis confronté à la réalité : une chèvre qui n'a rien d'autre à se mettre sous la dent est en train de mâcher des jeunes tiges d'Euphorbia socotrana ssp montana, plante extrêmement toxique à cause de son latex ! Elle prend le risque de mourir parce qu'elle n'a pas le choix, et son lait sera bien sûr impropre à la consommation.
Chaque année, un nombre important de chèvres vont mourir ou tomber malades à cause de l'ingestion de plantes non comestibles.

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...Les bords de plages sont colonisés par des halophytes comme Halocnemum strobilaceum, sorte de "salicorne" géante, qui fait partie de la famille des Amaranthaceae.

Comme aux Canaries ou en Espagne continentale où j’ai pu observer leurs homologues, Lycium socotranum, une Solanacée fait partie de ces plantes à vocation littorale, mais que l’on trouve également dans les collines.

4 espèces de Zygophyllum se trouvent à Socotra dont Zygophyllum album ; après plusieurs études moléculaires, désormais, la plupart des espèces du genre Zygophyllum ont été versées dans le genre Tetraena. Nous avons donc cette plante nommée Tetraena alba, toujours une Zygophyllaceae.
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JL

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Voici d'autres Tetraena comme Tetraena simplex.

J'ai découvert une espèce qui n'était pas répertoriée pour Socotra et qui n'avait pas non plus été combinée, restant toujours à Zygophyllum smithii.
J'ai donc effectué la nouvelle combinaison, Tetraena smithii.
Elle est pourtant facile à reconnaître, ses tiges forment comme des "petits-pois"...
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...Un peu plus loin sur la plaine, une Asclépiadacée que j’ai pu observer un peu partout dans les déserts, depuis le Sahara jusque dans le désert de Thar en Inde : Calotropis procera. Sur Socotra, elle est cependant plus rare.Sa fleur est très belle.
Ce n’est pas une plante succulente, et elle est surnommée la Pomme de Sodome, car le fruit est vide de pulpe à l’intérieur. Lorsqu'elles n'ont rien d'autre à manger, les chèvres mangent l'écorce de la plante, mais son latex est également dangereux.
JL
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Eléments incongrus, voire choquants dans ce paysage idyllique, des chars rouillés rappellent le temps de l’occupation soviétique de l’île dans les années 80.

L’on aperçoit au loin l’un des secrets les mieux gardés des Socotris, dont les Phéniciens diffuseront la légende durant des siècles : Socotra est l’île du Phénix. Voici l’oiseau Phénix, celui qui renaissait de ses cendres. En fait, les cendres de l’oiseau mythique n’étaient que la résine des arbres à encens, et l’oiseau est un vautour percnoptère (Neophron percnopterus), dont Socotra abrite la plus grande colonie de tout l’Océan Indien. Voilà le mystère du Phénix résolu !

Sur cette large plaine, les pluies récentes ont fait apparaître toute une microvégétation extraordinaire d’adaptation. Certaines Papilionacées, aujourd’hui Fabacées comme Indigofera servaient à l’obtention de la teinture indigo.