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A deux jours du départ pour Paris, un peu frustré au niveau sorties cactus, je décide de retourner au sommet du Cerro Vizcachas (2046m). Il fait partie de la Cordillera de la Costa, une chaine de montagne plus ou moins parallèle à la grande Cordillère entre Santiago et Valparaiso. J’y suis déjà allé il y a deux ans, c’est une belle excursion. Cette fois-ci je découvre que l’entrée de la piste qui permet de se rapprocher du pied du sommet est fermée par une barrière en fer:(. Dommage cela fait 2km de plus à faire. Mais au bout de quelques minutes, alors que je me prépare, arrivent des mineurs. Ils m’expliquent qu’on a installé cette barrière parce que les gens venaient camper et laissaient tout un tas de détritus. Au bout d’un moment ils m’invitent à les suivre, j’accepte volontiers(tu). Ils me conduisent au pied de la face opposée à celle que je connais, à une carrière de pierres plates. Comme d’habitude un chemin mène à une ancienne mine, j’y trouve cette crotte (de renard je pense). Regardez bien, ce ne sont que des graines de quisco (Echinopsis chiloensis), la bête s’est fait un gueuleton de fruits sucrés et juteux.



Mais après....plus de piste, ni de sentier, rien que des traces de bétails entre les éboulis, les massifs de chagual (Puya coerulea) et les rochers, sur une pente très abrupte (c’est chaud). J’éclate au passage deux ou trois taons trop intéressés par mes mollets. J’arrive enfin au sommet, c’est une grande vallée de plusieurs hectares perchée à 2000/1900m. Il y a eu un incendie il y a ¾ ans beaucoup d’arbustes ont disparu dans ce maquis d’altitude.





On y voit plein de fleurs délicates.









Je me dirige vers les affleurements rocheux, c’est là en général qu’on trouve les Eriosyce. Ici sur ce sommet, vit Eriosyce engleri. Je constate que j’ai été précédé par un autre cactusero, les fruits séparés sont tout frais.



Je vous laisse admirer la plante, certains plants sont vraiment énormes :

















On voit bien le pore basal par lequel sortent les graines sur ce fruit. C’est typique des Eriosyce (excepté rodentiophila).



Je traine un bon moment sur ce sommet, c’est un bon lieu pour méditer, la vue sur le Chili est magnifique. Il y a souvent des condors ici, pas cette fois-ci. J’appréhende la descente qui est toujours plus difficile (équilibre, glissades...), j’ai heureusement enregistré ma trace sur mon gps pour ne pas me perdre, c’est réellement très utile. En bas je retrouve les mineurs qui ont fini leur journée. Ils me posent des questions sur Jacques Cousteau et sur la fin du monde en 2012 (si j’ai des infos venant d’Europe):D.

Je met Anna Calvi à fond dans le poste et rentre sur Valparaiso. En jetant un coup d’œil au sommet du fond de la vallée je suis impressionné par la raideur de cette face8-). Si je reviens un jour, je ne montrai pas par là.



la page sur mon site: Umadeave

Et bien voilà pour ce voyage !
La suite dans plusieurs mois........

eh bien Guillaume j'espère que tu as pu récolter un grand nombre de graines d'Echinopsis chiloensis,

Ces Eriosyce sont vraiment magnifiques.

en tout cas félicitation pour tes différents reportages. On va attendre les prochains avec impatience.

La lumière paraît vraiment intense ! Les Eriosyce engleri ont de sacrées épines pour s'en protéger.

Concernant les conditions de culture propres à cette espèce, à quel moment tombent les pluies à cette altitude ?

Encore et toujours un reportage passionnant avec de belles photos de plantes, pour la plupart inconnues.
Quel dépaysement et quelle chance de pouvoir aller te ballader parmi ces merveilles, paysages somptueux, et soleil garanti !
Cela mériterait un ouvrage avec photos et commentaires, tu y penses Guims ?

Henri, tiens voilà un petit topo sur la météo au Chili: climat Chili. Cette plante pousse dans la région centre et vers l'intérieur, en altitude. Donc été sec et chaud et hiver froid et humide et comme on peut le voir ici, même de la glace et de la neige pendant plusieurs jours. C'est valable pour engleri et garaventae, mais aussi pour curvispina, aurata, senilis...beaucoup de plantes vivant dans les terres. Mais en culture, je pense qu'elle acceptent le rythme "mexicain". Je fais des expériences avec mes semis de 2/3 ans, j'en laisse dehors pour voir s'ils passent le crash-test de l'hiver parisien.

Gisali, c'est un boulot de sortir un livre . Et ça coute cher, je ne sais pas s'il y aurait beaucoup d'amateur, je n'ai pas de quoi être exhaustif sur la question en plus. ça me satisfait de les publier comme ça sur les forums et sur mon site.
Mais ta remarque me fait plaisir , car je pense souvent aux futurs lecteurs lorsque je fais ces reportages, j'essaie de varier un peu à chaque fois, ça me pousse à paufiner le truc, plutôt que de faire des photos "médicales".
Je gagne ma vie ailleurs, dans la déco, où je suis très heureux aussi. (le 27 janvier passe "le petit Poucet" sur Arte, que j'ai fait il y a un an en menuisier/constructeur. On peut ne pas le voir...) et cette semaine je suis sur les défilés de mode.
Voilà vous savez tout

Que dire de plus...
J'admire tes reportages, photos magnifiques: paysages, cactus, un zest d'humour avec tes animations.

Merci de nous faire partager tout cela.

L'agence Cacthy's te donne AAA pour tes reportages
Cacthy.

Je sais depuis un bon moment que tu es The Artist !!!!!

guims a écrit:
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> Henri, tiens voilà un petit topo sur la météo
> au Chili: climat Chili.

Très utile, merci.

>Cette plante pousse dans
> la région centre et vers l'intérieur, en
> altitude. Donc été sec et chaud et hiver froid
> et humide et comme on peut le voir ici, même de
> la glace et de la neige pendant plusieurs jours.
> C'est valable pour engleri et garaventae, mais
> aussi pour curvispina, aurata, senilis...beaucoup
> de plantes vivant dans les terres. Mais en
> culture, je pense qu'elle acceptent le rythme
> "mexicain". Je fais des expériences avec mes
> semis de 2/3 ans, j'en laisse dehors pour voir
> s'ils passent le crash-test de l'hiver parisien.
>

Je bloque sur la culture des Eriosyce aurata/ceratistes. Les semis poussent bien, malgré une germination aléatoire et très étalée dans le temps. Après le repiquage, les plantes ont toujours tendance à pourrir si on les arrose en été, ce qui est normal d'après le climat d'origine. J'ai donc pris l'habitude de ne pas les arroser en été, mais en reprenant les arrosages en automne, ça pourrit encore et les plantes végètent. On dirait qu'elles n'acceptent de l'eau qu'en fin d'hiver, début du printemps. Pas évident du tout ! Le calcaire de mon eau ne doit pas arranger les choses non plus.

Les autres comme curvispina, taltalensis, senilis, semblent plus malléables et beaucoup moins fragiles. Mais j'observe aussi pour ces espèces un repos en été dans le Midi. Elles poussent mieux au printemps et un peu en automne.

Défilés de mode .................. Guims, tu auras vu de belles plantes je suppose ?

Gisali a écrit:
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> Défilés de mode .................. Guims, tu
> auras vu de belles plantes je suppose ?

Etiolées et rachitiques, hélas !