Cette feuille d'Agave ferox présente une décoloration jaune de forme quelconque, ainsi qu'une zone grise où les tissus sont morts. Il s'agit là d'une brûlure superficielle causée par le soleil. La plante est pourtant installée depuis des années dans une rocaille tournée vers le sud…
La raison de cet accident réside dans le fait qu'il y a un bâtiment et un arbre à l'est de l'agave. Le soleil arrive tard dans la journée, à une heure où le soleil est déjà haut. La zone qui est orientée perpendiculairement à l'axe des rayons se réchauffe brutalement, en passant de l'ombre au soleil le plus pénétrant. Les autres parties de la feuille présentent un angle plus favorable à la réflexion des rayons, et ne sont pas brûlées. La fêlure au centre de la feuille est due à un apport d'eau excessif, qui a pu également fragiliser les cellules brûlées en les gonflant exagérément.
Sur cet Agave titanota, les zones brûlées sont de deux types : brûlure légère en jaune, plus grave en gris-blanc. La plante est cultivée en pleine terre, mais elle est abritée en hiver par un toit et des parois en polycarbonate. Après avoir démonté les parois au printemps, la plante s'est retrouvée trop brutalement exposée aux rayons ultraviolets. Les rayons brûlants (UV) ne traversent quasiment pas le polycarbonate (plastique rigide alvéolaire), ni le polyéthylène (plastique souple), ni le verre. Ils sont absorbés ou réfléchis à plus de 95% par ces matériaux. Les plantes n'ayant plus à se protéger des UV voient leur épiderme se fragiliser.
Cet Agave victoriae-reginae est cultivé dans les mêmes conditions que le précédent. Les brûlures ont la même cause. Pour éviter cet accident, il aurait fallu protéger les plantes avec un filet d'ombrage (sorte de moustiquaire), le temps qu'elles se réhabituent au soleil, pendant une quinzaine de jours. Le pourcentage d'ombrage peut être de 50% pendant une semaine, et de 25% par la suite. Avec un filet d'ombrage 25% plié en deux, on obtient un ombrage de 50%. Il n'est donc pas nécessaire d'acheter deux types de filets.
Cette photo représente une feuille de Bombax gravement brûlée par le soleil. La plante est cultivée toute l'année dans une serre qui est équipée d'un ouvrant au niveau du faîtage. La brûlure est intervenue le jour où la hauteur du soleil était telle que les rayons ont pu entrer par l'ouvrant et frapper la zone de feuille exposée perpendiculairement aux rayons. Ce n'est pas un accident de printemps, mais de fin d'été. En effet, tant que le soleil était très haut, il ne pouvait pas pénétrer par l'ouvrant. Après le solstice d'été, la trajectoire du soleil redescend, et il y a un jour où les rayons finissent par rentrer, alors que les plantes sont en pleine végétation.
L'Echinocactus grusonii est une espèce très sensible aux variations lumineuses. A chaque déplacement, il faut prendre la précaution de repérer le côté orienté au sud, de façon à pouvoir remettre la plante exactement dans la même direction. Un changement d'orientation, même pour une plante cultivée en plein air, peut suffire à provoquer des dégâts. La brûlure légère de cette grosse plante est due à un changement de position pendant la phase de séchage qui a suivi son arrachage. Ce genre d'accident s'estompe un peu avec le temps.
Quand la brûlure est très importante, l'épiderme forme des plaques blanches sur le bord des côtes. Ce type de dégât est irréversible. La croissance d'une boule se faisant par le sommet, la plante s'élargit ou grandit constamment au dessus de la zone brùlée, qui était située au départ près du sommet pour le sujet photographié. Après quelques années, les plaques blanches se retrouvent sur le côté. Si la plante n'a pas atteint son diamètre maximum au jour de l'accident, il y a une chance que les brûlures se retrouvent un jour près du sol, voire sous la plante !
Cet Aloe microstigma a perdu sa couleur bleu-vert en restant un peu trop au soleil. Quand l'exposition est trop ensoleillée, de nombreuses espèces secrètent un pigment rouge, une sorte de « bronzage ». En été, la plupart des aloès sont au repos et préfèrent une exposition un peu ombragée. Avec les pluies d'automne, la croissance redémarre et les feuilles reverdissent très vite. Il n'y a donc pas lieu de s'affoler si une plante rougit : il suffit de la placer plus à l'ombre.
Pour ces Haworthia, en revanche, il est trop tard ! Un excès de lumière et de chaleur a provoqué la destruction des têtes. Les Haworthia, bien qu'appartenant à la même famille que les Aloe, n'aiment pas du tout le soleil. Comme quoi, toutes les plantes grasses n'apprécient pas forcément une exposition très lumineuse. Mais ce sont toutefois des exceptions…
Une autre exception : Stapelia gettleffii. Cette plante a eu les tiges desséchées par un excès de chaleur sèche. Mais elle a réussi à repousser sur les côtés plus ombragés du pot, notamment vers le nord, où l'on peut apercevoir des tiges vertes se glisser entre deux autres pots ! Les Stapelia supportent mieux la lumière que les Haworthia, à condition d'être bien ventilés. La chaleur excessive d'une serre leur est plus dommageable qu'une exposition ensoleillée dans un jardin.
Il arrive aussi que les jeunes palettes d'Opuntia présentent une décoloration en fin de journée, quand il a fait très chaud. Le lendemain matin, la couleur est normale. Il s'agit d'une perte d'eau passagère dans des cellules tendres en pleine croissance. En vieillissant, les articles des Opuntia ont l'épiderme qui s'épaissit, ils sont capables de stocker plus d'eau et de sels minéraux, ce qui fait qu'ils deviennent beaucoup plus résistants à la chaleur.
Pensez toujours à habituer progressivement vos plantes au soleil quand vous les sortez !>